Lettre de Martin Couture

Comme vous le savez, la Ferme Berthe-Rousseau accueille des hommes et des femmes qui vivent des situations de vie difficiles. Depuis 26 ans, entre 6 et 8 personnes sont hébergées et accompagnées, 24/24, dans le cadre de cette petite ressource communautaire.

La vie à la ferme est un beau défi pour tous ceux qui y résident et pour tous ceux, nombreux, qui travaillent à sa survie et à son développement. Au quotidien, les résidants et les responsables apprennent à vivre ensemble, à accueillir les nouveaux venus et les gens de passage. Tout le monde y met du sien. Il y a bien sûr des moments difficiles, des frictions inévitables, mais il y a surtout beaucoup d’entraide, d’écoute, de tolérance. À l’extérieur, un grand réseau d’amis assure depuis le début le financement nécessaire. Ce réseau évolue, aux premiers donateurs se joignent des nouveaux qui prennent la relève.

Les coûts de fonctionnement de la Ferme sont relativement modestes. Les employés travaillent sans compter leurs heures pour un salaire équivalent au salaire minimum. La production agricole permet de réduire un peu les dépenses alimentaires et la vente de produits apporte aussi un peu d’eau au moulin.

Les résidants, comme les responsables d’ailleurs, paient en principe une pension de 500 $ par mois, mais la capacité de payer n’est pas un critère pour venir vivre à la Ferme. De nombreux résidants réguliers n’arrivent pas à payer leur pension les premiers mois de leur séjour à la Ferme, certains ne pourront jamais la payer au complet et les visiteurs donnent ce qu’ils peuvent.

Il en coûte environ 17 000 $ par année pour accueillir un résidant à la Ferme (contre 117 000 $ en prison ou 35 000 $ dans d’autres ressources communautaires  -  voir: La liberté après la perpétuité dans Le Devoir, samedi le 15 novembre 2014. Les pensions ne comptent donc que pour une partie de notre budget annuel. Nous ne pouvons pas augmenter les pensions et nous souhaitons garder notre porte ouverte au plus grand nombre sans égard à leur capacité de payer.


La Ferme n’a pas de dette. Tous les dons servent au fonctionnement de la maison donc à l’accueil des gens qui choisissent de faire un séjour à la Ferme, autant les résidants réguliers que les gens de passage.

Grâce à vous tous du grand réseau des amis de la Ferme notre porte est encore ouverte après 26 ans. Les défis ne manquent pas et de nouveaux projets pointent à l’horizon. Merci d’être là, merci pour votre grande solidarité.

Martin Couture