Rapport de stage au HondurasProduit par Michèle Clément Date de départ : Vendredi, 28 décembre 2001 Liste des organismes visités incluant ceux où j'ai uvré
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TABLE DES MATIÈRES Préambule - Postulat
de voyage - Introduction |
Préambule Aujourd'hui, le 28 décembre, j'atterris à Tegucigalpa (Tegus), au Honduras. Entre ciel et terre - dans l'espace aérien entre Dorval et La Havane (1ère escale), je me sens dans un état de liberté intérieure. |
Postulat de voyage - Voyager et partager mes connaissances - Expérimenter le travail humanitaire et contribuer là où je serai - Observer et savoir me taire au besoin - Avoir du plaisir et des surprises agréables |
Introduction J'ai produit ce rapport à partir de mon carnet voyage. À tous les jours, avant de dormir, je faisais le bilan de ma journée en pensée et par écrit. J'ai choisi de reproduire les faits marquants. Je suis revenue enchantée. J'ai fait un voyage merveilleux.
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Vendredi, 28 décembre 2001 - 14h45 : J'atterris à San Salvador Je fais le tour de l'aéroport, puis je me rends à la porte d'embarquement du prochain avion, et je m'endors. Au réveil, le tableau d'affichage a changé. On annonçait : Départ pour Tegucigalpa à 4h10, et maintenant on affiche l'heure du vol pour Los Angeles. Je me demande si j'ai raté l'avion. Je cherche de l'aide et réussis à me faire comprendre malgré les limites que je connais avec la langue espagnole. Quelqu'un m'indique la Porte 16. Rendue à cette porte, je m'assoies en attendant l'heure de l'embarquement. Une femme prend place à mes côtés et elle me parle en espagnol. Je lui dis : « Yo soy voluntaria " et je donne mon prénom. Elle me demande où et avec qui Je lui réponds du mieux que je peux. Elle me demande ensuite si on m'attend à l'aéroport et si j'ai un numéro de téléphone Je lui montre les coordonnées de Martin de la Casa Clara-Lauzon (Mer et Monde). Elle me donne un demi Lempira pour téléphoner à Martin. C'est le monde à l'envers. Je suis venue ici pour apporter ma contribution et je reçois avant même de commencer. - 17h30 : Arrivée à Tegus |
Samedi, 29 décembre Visite dans une famille à la campagne, puis dans un village colonial Les gens vivent leur quotidien dehors : pila (planche à laver),
douche et toilettes extérieures à plusieurs endroits. Dans le village colonial où nous étions, il y avait un musée. Martin s'est informé pour qu'on puisse le visiter. Le gars qui avait la clé était absent et devait être de retour dans 30 minutes. On a attendu et il n'est pas arrivé. Leur vie semble sans histoire. Le rythme est au ralenti. |
Lundi, 31 décembre Souper du Nouvel An et feux d'artifices Il y a du mucus dans ma gorge un peu plus à chaque jour. Il m'est presque impossible de dire de me dire je ne parle pas la langue. Ma communauté n'a pas d'écoute quand je partage mes connaissances quand je me partage. Heureusement que ma maison intérieure est assez solide je n'ai point besoin d'être ébranlée Je constate. Sortie ce matin avec Martin et Christophe On a rapporté la camionnette à Jorge puis on s'est rendu ensemble à Agape, le centre des jeunes garçons de la rue. Christophe se dit dépassé pu personne ne gère le centre. Les jeunes n'ont plus d'encadrement ça traîne, c'est malpropre y'a des filles et des bébés. Nous sommes revenus à pied au centre-ville Une partie du marché est dans une rue piétonnière...
les marchands installent leurs marchandises sur des couvertures
l'armée se promène partout
les militaires ont accepté
que je les photographie. On a fait les achats pour le souper réveillon de ce soir. Ensuite, on a pris l'autobus en direction de la maison. On est rentré à 11h15 a.m. Je me sens fatiguée je vais m'étendre dans le hamac. Au réveil, j'ai passé le balai dans la salle de séjour, puis j'ai aidé Christophe à préparer le souper du Nouvel An : Crevettes, poisson dans un court-bouillon, patates rôties, salade, vin, pain et margarine. Je me fais une liste de mots clés dans les deux (2) langues. Souper du Nouvel An : Tous ensemble, on se prépare pour le souper du Nouvel An. Il a été convenu d'inviter Martin et Sally à souper avec nous. Il y a aussi Gérard et ses deux (2) surs Marthe et Marie. Au total on est 10 à table. Et les feux d'artifices ont commencé Ça « saute » un peu partout dans la ville. C'est impressionnant. |
Mardi, 1er janvier 2002 Visite à pied, dans la campagne derrière la maison là où les gens vivent dans une maison fait de plastique, avec leurs animaux : chevaux, vaches, vaux. Tout à côté, il y a des hommes qui produisent des briques d'adobe , de façon manuelle. J'ai vu un homme qui se tenait debout dans le mélange et qui le piétinait jusqu'à consistance désirée. Par la suite, les briques sont moulées et cuites. Nous avons aussi traversés un quartier aisé, là où chacun possède son bungalow. Et tout à côté, des gens très pauvres sont en train de s'installer un « chez-soi » sans autorisation. Nous sommes ensuite rentrés en autobus. Dans l'autobus, un homme s'est levé et m'a cédé son siège. C'est naturel pour eux d'agir ainsi. |
Mercredi, 2 janvier Garderie Villa Nueva; Centre Agape; Santa Rosa; Nuevo Conception Levée à 6h, déjeuner et départ à 7h30 tous ensemble. Martin a accès à la camionnette du Padre Eduardo. On reconduit Francine, Carole et Raynald à la garderie Villa Nueva puis, Christophe et 4 jeunes de Agape à Santa Rosa et on continue à Nuevo Conception. Quartier de Villa Nueva : C'est tout un art de circuler dans ces rues en terre; quand elles sont mouillées, ça devient de la boue. En plus, les rues sont en pente raide Ça me rappelle quand je monte le Mont-Royal à pied par l'intérieur. Depuis peu, dans la rue à l'entrée du quartier, au pied
de la pente raide et jusqu'en haut, 2 longueurs de ciment ont été
creusées en parallèle dans la terre, à une distance
de roues d'une voiture. Grâce à ces 2 longueurs de ciment,
il devient plus facile à pied aussi bien qu'en auto de monter la
côte. Chacune mesure 1½ à 2 pieds de largeur. Pour
monter la côte, l'auto installe ses 4 roues sur les bandes de ciment.
à une distance de lignes d'environ 1 pied et demi à 2 pieds.
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Jeudi, 3 janvier 1ère journée dans une garderie : Garderie de Villa Nueva À la garderie, les grands de 7-8 ans arrivent avec leurs petits
frère / sur sous le bras, et avec les bébés
sur la hanche. Les enfants sont responsables même très jeunes. « J'ai du temps libre et je ne sais pas quoi en faire. |
Vendredi, 4 janvier A.M. : Visite du quartier Los Pinos et dîner chez Ophélia P.M. : Visite en autobus à Belen Visite à la Cathédrale St-Michel Archange Visite du marché public - au stade Ricardo m'a fait rencontrer des familles à Los Pinos. J'ai aussi pu voir la contribution d'un groupe de jeunes coopérants - niveau secondaire. Ils ont installés des pneus en forme d'escalier permettant de monter et descendre d'une maison à l'autre. Les « rues » sont en pentes raides. C'est un art d'y circuler du moins pour nous. Événement traumatisant : à Los Pinos, j'ai vu un chien qui se promenait dans la rue avec soit des hémorroïdes extérieurs ou soit des gros boutons rouges sang collés à ses testicules. Je ne m'y attendais pas je n'y étais préparé. Quel choc ! Par la suite, Ophélia nous a reçu à dîner. Au menu : un plat de riz bouilli auquel elle a ajouté du lait chaud, du sucre et de la cannelle. C'était délicieux (à la condition d'oublier la vision du chien). Visite par autobus à Belen avec Ricardo. Quand nous sommes arrivés à 13h15, chacune vaguait à quelque chose. Ricardo et moi, nous sommes assis sur le bord d'un lit dans un dortoir au 2e étage et on a attendu. Après un certain temps où il ne se passait rien, on en est venu à se demander : Qu'est-ce qu'on fait là ? Puis, certaines sont venues et les enfants ont suivi. On a échangé. Au début, elles étaient gênées, puis au fur et à mesure, la gêne a fondu comme de la glace au soleil et elles ont souhaité nous revoir. On a convenu de revenir lundi après-midi : Je leur apprends le français elles m'enseignent l'espagnol et la danse. Nous sommes allés les visiter à tous les jours, du vendredi 4 janvier au mercredi 23 janvier. Une des filles nous a aussi demandé de l'accompagner à la prison des femmes pour aller voir sa mère. Nous l'avons accompagnée dimanche 27 janvier. « Les jeunes de Belen ont soif d'apprentissage. Dès qu'on arrive, elles nous demandent : Qu'est-ce que tu nous apprends aujourd'hui ?» |
Notre programme de base à chaque jour à
Belen
- du physique : Ricardo leur fait dépenser leur surplus d'énergie
il les fait bouger, faire des culbutes, courir, etc. |
Qui sont les filles de Belen ?
Ce que j'ai compris de ce que j'ai vu et entendu à propos des filles de Belen : Ce sont des filles de tout âge. J'ai vu des bébés en couche (pas de couche) avec ou sans leur maman. Les mamans qui vivent à Belen, sont au début de la vingtaine. À titre d'exemple : Une de plus nos fidèles participantes est âgée de 20 ans. Elle se s'appelle Carmen Marìa Grìas Alonzo (Carmen). Elle est la mère de 2 enfants : Nicole, une fille de 3 ans et Kevin, un fils de 2 ans. Certaines filles de la rue ont 4-5 ans. Leurs mères (souvent des prostituées) les amènent ici parfois, elles viennent les voir et d'autres fois, non elles ne reviennent pas. Il y a aussi des petits garçons. Le plus vieux avait 10 ans. Ma définition d'une fille de la rue : c'est une fille qui vit dans la rue. Sa maison, c'est la rue. Elle ne pratique pas nécessairement la prostitution. |
Samedi, 5 janvier Baie de Fonseca. : journée à la mer C'est la baignade pour tous. Découverte du jour : Dans la vase, il y a des minis étoiles de mer. Autre fait : À marée basse, on peut marcher longtemps avant
d'avoir assez d'eau pour nager. Je me suis blessée sous le pied
droit en marchant sur des roches pointues et coupantes. J'ai utilisé
de l'argile blanche et mon pied a guéri en 2 jours. |
Lundi, 7 janvier Nettoyage à la maison Mer et Monde Préparer la rencontre avec les filles de Belen Retour en autobus avec Ricardo - arrêt au café internet Souper en présence de Marc Bilan « Les soirées sont plates. Je me sens isolée, seule dans le groupe.» Ce soir, dès que je suis rentrée dans ma chambre, les gens sont revenus dans la salle autour de la table et se sont mis à rire l'énergie circulait entre eux ça ne se passe pas comme cela en ma présence. Est-ce que j'amplifie ? Peut-être en tout cas, c'est choquant. Qui je suis, qui j'exprime rend ces gens inconfortables et certains déplaisants. Je prends conscience que c'est facile de mettre quelqu'un de côté. Dans cette situation, il faut juste que je reconnaisse que je ne peux m'entendre avec tout le monde et tout le monde ne peut pas s'entendre avec moi. |
Mercredi, 9 janvier
A.M. : à Koinonia en formation avec les mères éducatrices À Belen : Quand on est arrivé là-bas, on a vu que les matelas et la télévision avaient été descendus dans la salle et, certaines femmes et enfants dormaient là malgré que la télévision soit à tue-tête la chambre était devenue une chambre. On est allé jouer dehors sur le balcon sans rampe puis dans la rue. Il y a une dénivellation dans la rue de presque trois (3) pieds entre deux (2) endroits trous et bosses se succèdent. Au début, ils sont 15 personnes de bébé à 20 ans les enfants des environs se sont joints le groupe grossit jusqu'à une vingtaine. Les bébés en couche n'ont pas de couche, tandis que les grands se dépouillent entre eux... comme je l'ai vu à la plage dimanche dernier : 2 femmes assises dans la mer s'enlevaient des poux et des larves, tout naturellement. Je suis surprise de voir l'état de santé des pieds des enfants et des plus grands : Peu ou pas d'égratignures, même s'ils marchent pieds nus dans la rue ou sur les roches. |
Jeudi, 10 janvier A.M. : à Koinonia en formation avec les mères éducatrices P.M. : à Belen À Belen : À notre arrivée, c'était l'anarchie : la télévision était ouverte chacun courrait dans toutes les directions ça parlait fort puis ils ont mangé. Dès qu'ils ont eu mangé, tous se sont calmés instantanément. C'était impressionnant à voir. Par la suite, une petite fille est venue vers moi, je l'ai prise dans
mes bras et dès que sa tête s'est appuyée sur mon
bras droit, elle est tombée endormie, les mains jointes. Elle ressemblait
à un ange. |
Dimanche, 13 janvier Journée à Ojojona un village de 8,000 habitants, à 35 km de Tegucigalpa Départ en autobus avec Martin, il va rendre visite à Marc
dans sa famille d'accueil. Puis un homme est sorti de chez lui et il m'a dit : « Buena Dias ». je lui ai répondu la même chose. Par la suite, il m'a parlé en français et en anglais. Quelle surprise! Il se prénommait Oscar. Oscar m'a ensuite offert de visiter le village et j'ai accepté. Il m'a présenté des gens dont M. le maire, son conseiller, M. le Curé (Pierre), d'autres notables de la place. Il m'a fait visiter des commerces d'artisanat, une épicerie, les arrière-boutiques, les cuisines, les cours arrière, tout Quelle privilège ! Il m'a aussi présenté deux (2) hommes (Eduardo et ?) qui échangeaient devant une maison. C'était la maison de l'un d'eux. Il m'a invitée à entrer je ne savais pas quoi faire et j'ai accepté les trois (3) hommes sont rentrés derrière moi et le dernier a fermé puis verrouillé la porte. À ce moment-là, je me suis demandée si je devais me sauver en courant ou rester là... je suis restée et j'ai bien fait. Une des filles d'Eduardo est venue au salon, puis j'ai rencontré d'autres membres de sa famille ces hommes m'ont demandé d'enseigner le français aux jeunes ils reçoivent déjà des cours d'anglais d'un organisme d'aide des États-Unis. Oscar m'a ensuite ramenée chez lui
il m'a présenté
sa mère (66 ans) et sa Je l'ai quitté rapidement (et remercier). J'avais convenu avec Martin qu'on se rejoindrait à la place centrale pour 1h30. Quand je suis arrivée Martin était déjà là, je lui ai parlé de Oscar et je le lui ai présenté. Martin a dîné chez Oscar aussi. Par la suite, tous ensemble, on est allé visiter une église barrée sous clé et débarrée par une femme de la place. On s'est rendu jusqu'au clocher. On a ensuite quitté à nouveau Oscar avec la promesse que Martin l'aide et que je revienne au village. Puis on a repris l'autobus. On a eu le temps de dormir et on est rentré contents. Oscar m'a dit avoir travaillé pour l'ONU il était agent de liaison entre les militaires et les civils il a voyagé à travers le monde durant quelques années et maintenant il est content d'être rentré dans son village. Il s'implique dans différents organismes du village. Il est fier de son village. Ce que je retiens de ma journée à Ojojona : |
Mercredi, 16 janvier A.M. : à la Garderie de Flor del Campo P.M. : à Belen avec Martin Soirée : arrivée de 6 coopérants Il est possible d'aller à la garderie Flor del Campo à pied à partir de notre résidence. J'ai accompagné Francine ce matin. Souper et soirée : Nous sommes « 12 à table » la joie règne ces gens apportent la joie de vivre, des chants, de la musique en toute simplicité. Ça fait du bien. |
Jeudi, 17 janvier
Au déjeuner ce matin, la fête continue pendant que certains chantent et pratiquent l'espagnol, d'autres échangent Francine nous a accompagné à Belen. Les filles sont contentes de nous voir arriver tous ensemble |
Vendredi, 18 janvier 2e visite à Ojojona - jour de la Fête de San Sebastian Cette fois-ci, on s'y rend en autobus avec Sally et les autres (8) sans Martin. En arrivant au village, on prend la direction du cimetière arrivés à la hauteur du commerce de Maribel, elle sort en nous criant : « Hola !, venez, entrez, Oscar vous attend. » Quel accueil ! (encore une fois comme la 1ère fois). Cette fois la différence c'est que je venais présenter Jeanine et Fernand à Oscar. Tous les deux (2) sont intéressés à enseigner le français (2 anciens profs) et en plus, ils sont ici pour 3 mois. Tous les deux (2) sont tombés en amour avec le village, les gens, tout et tout. Au dîner, Marc qui vit dans une famille à la montagne, s'est joint à nous. À la fin du repas, il m'a (nous) a donné une leçon : il a pris les restes (bons) de nos assiettes et il les a partagé avec les jeunes enfants autour de notre table. Les jeunes ont pris leur part et ils sont partis. Ça n'a pas fait de rassemblement. C'est aussi jour de fête dans le village
c'est la fête
de San Sebastian. |
Lundi, 21 janvier A.M. : à Los Pinos : la Clinique de santé et les environs P.M. : à Belen Visite de la clinique de santé à Los Pinos. Juste à côté de la clinique, il y a un four à rebuts, c'est là que sont brûlés les déchets médicaux. On y a trouvé des médicaments à demi brûlés (des pilules pour le diabète). Au cours de cette visite, on a aussi rencontré le Padre un québécois qui vient de Beaumont au Québec il vit ici depuis plus de 30 ans. On est ensuite allé saluer deux (2) familles : La famille d'Amanda et celle de la sur d'Ophélia. Sur le chemin du retour, je marchais avec Nicole, quand une femme portant un enfant s'est approchée pour nous parler. On a demandé à Ricardo de nous traduire. Elle nous racontait que sa fille est paralysée depuis 5 ans, suite à être tombée d'une auto à l'âge de 2 ans. Elle a aussi ajouté que les médicaments sont dispendieux et non fournis par la clinique médicale. La situation nous a touché. La dame a marché avec nous, en direction de l'autobus. Gilles a porté l'enfant et il a aidé la maman. À Belen : Nicole et Jeanine nous accompagnent
Belle expérience. |
Mardi, 22 janvier et Mercredi, 23 janvier A.M. : à la garderie de Flore del Campo P.M. : à Belen Nicole est venue avec moi à la garderie. Ça représente une marche de près d'une heure de la maison Mer et Monde on en a profité pour échanger, rire et découvrir le quartier. À la garderie, j'ai aidé un petit garçon à écrire le chiffre zéro (0) au début, il répétait (en espagnol) : « pas capable, pas capable, pas capable » J'ai pris sa main et j'ai répété : « oui, t'es capable, oui, t'es capable » et il a réussi. Il était tellement content j'étais contente aussi ma joie venait de sa joie. Au cours de ce même avant-midi, je suis tombée en jouant en grand groupe à un jeu semblable « Au petit cochon ». Dans ce jeu, tous sont assis en cercle sauf un celui-ci tourne autour du groupe avec un objet qu'il doit déposer derrière un joueur après avoir déposé l'objet, il doit courir le plus possible vers la place laissée libre par le 2e joueur. Au cours du jeu, j'ai parlé en espagnol avec les limites que je connais avec la langue Olga, la mère éducatrice a bien ri de mon espagnol je me suis dévalorisée et j'ai tombé bien que l'événement soit sans importance, (un détail) je me suis tout de même dévalorisée Heureusement, que j'en ai pris conscience je n'ai ressenti aucun malaise par la suite. À Belen : Jeanine et Fernand sont venus avec nous. Pendant qu'ils enseignaient le français aux filles, je me suis occupée de Kevin, le fils de Carmen et ainsi elle a pu pratiquer son français avec Jeanine et Fernand et dessiner. Deux mamans, Bessy et une autre, se sont jointes au groupe pour la 1ère fois et elles ont dessiné. Durant qu'elles dessinaient, je les ai observé... elles ressemblaient a deux petites filles... elles étaient tellement prises par leur création qu'elles en oubliaient le reste. Je fus touchée par tout ce que je voyais ici. Sur le chemin du retour, on a rencontré un « fou » au
centre-ville. Il a lancé une bouteille par terre, elle s'est brisée
et Jeanine a été coupée à jambe. J'ai sorti
l'argile et l'ai appliqué sur la plaie
ça nettoie
des corps étrangers et ça aide à la cicatrisation.
On a ensuite pris l'autobus pour rentrer à la maison. |
Jeudi, 24 janvier 24 heures au village de Pueblo Nuevo Départ pour le village de Pueblo Nuevo en autobus à 10h30 avec Ricardo, Gilles et Jacqueline. Le trajet dure 3 heures. - Martin, Nicole, Fernand et Jeanine iront à Belen à notre place. Tout au long du parcours après avoir quitté la route principal, je regardais le chemin de terre rouge et les larmes montaient je ressentais les mêmes émotions que lorsque je parle à mes enfants après une longue absence une expérience intrigante et intéressante à la fois. Gilles est venu faire une visite de prospection il veut mettre ses compétences de médecin à la disposition des gens du village il lui reste à identifier une date Pour la nuit, nous avons été accueillis dans quatre (4) familles différentes j'ai dormi dans une famille là où les gens viennent écouter la télévision dans la même chambre que la fille aînée de la famille et sa petite sur. Je me suis réveillée en pleine nuit j'ai entendu le concert des coqs, puis celui des chiens et enfin, le bruit de l'autobus qui quittait le village. À 5h30 du matin, on s'est levé et on a marché 30 minutes pour prendre l'autobus dans le village suivant ça sentait bon les arbres. |
Dimanche, 27 janvier Visite à la prison des femmes Réveil à 5h45 am Départ à 6h15 j'ai rendez-vous avec Ricardo à Las Brisas il a couché chez un ami je le prends à l'arrêt d'autobus et nous nous rendons à Belen nous sommes attendus pour 7h Carmen nous a invités à aller voir sa mère Aïda Alonzo, en prison depuis 2 ans. Carmen a 20 ans elle est la maman de Nicole qui a 3 ans et de Kevin âgé de 2 ans. Sa mère est en prison depuis 2 ans et le père des enfants de Carmen est lui aussi en prison. À ce moment-là, c'est tout ce que je savais. À 7h, nous sommes à Belen 1er choc... j'apprends que Yuvimy est le frère de Carmen... il viendra lui aussi, avec Nicole et Kevin, les 2 enfants de Carmen... C'est un choc de découvrir que ce petit garçon de 10 ans à qui j'enseigne le français depuis 1 mois... est tout d'un coup, le frère de Carmen... je ne m'y attendais pas... ces jeunes de la même famille, sont éveillés, vifs et brillants et ils ont soif d'apprendre ils en veulent plus et plus. 2e choc: Nicole est assise sur moi et Carmen me donne une paire de souliers
3e choc: Yuvimy a emprunté le pantalon de quelqu'un d'autres...
Comme ils Quant à Carmen, elle a presque tout le temps le même chandail blanc... ce n'est pas une critique, c'est une constatation... Ils sont orgueilleux... ils savent c'est quoi être bien vêtus
et ils font de leur mieux pour bien paraître... Au terminus, on prend l'autobus menant à la ville de Tamara... l'autobus est plein... Ricardo m apprend que tout le monde s'en va au même endroit: la prison... soit la prison des hommes, soit la prison des femmes... Rendus à destination, on descend et on traverse à pied un grand champ sec - en sable... Arrivés à la barrière, on attend que la barrière ouvre à 9h le gardien laisse entrer les gens 6 à la fois... puis c'est notre tour Carmen explique la procédure à Ricardo qui me traduit... « Quand on va te demander qui tu viens voir... tu réponds: Aïda Alonzo... et tu montres ton passeport »... Je fais ce qui m'a été dit et le gardien me donne la passe # 17. Carmen donne d'autres consignes à Ricardo qui me les traduit:
« On va te J'entre dans la pièce où sont les 2 gardiennes... elles me font signe de baisser mes pantalons, puis mes caleçons... elles me demandent ensuite de me pencher et de mettre mes mains au sol à 3 reprises comme si j'exécutais un mouvement de gymnastique... au cas où j aurais caché de la drogue dans mes parties « précieuses »... au même instant, une des gardiennes touche tout le haut de mon corps puis elle me dit de me rhabiller et de me diriger vers la prison. Avant d'entrer dans la grande salle, on me demande de m'identifier à nouveau par la suite, je suis autorisée à entrer. À l'intérieur la salle ressemble à un gymnase au fur et à mesure que les visiteurs arrivent, ils s'installent un peu partout par terre avec des couvertures, comme s'ils étaient en pic-nic il y a des bancs tout autour la salle se remplit à mesure que les prisonnières arrivent. À un moment donné, une femme vient vers nous
c'est
Aïda
elle tient 3 chaises
il y a aussi une petite fille
qui la suit
c'est une autre de ses filles
elle se prénomme
Danli... Fait marquant: Aïda s'est approchée de nous, je lui ai donné la main, bien que limitées par la langue on s'est regardé à l'aise de le faire comme si on se connaissait déjà. À une autre occasion, j'ai pris Kevin dans mes bras... il pleurait - en fait il pleure souvent - et je lui ai chanté : « Fais dodo Cola mon petit frère... fais dodo t'auras du lolo »... il a fini par s'endormir j'ai marché en le serrant dans les bras Ça me rappelle un souvenir : j'ai chanté cette chanson à mon père... dans les derniers jours de sa vie, à l'hôpital. À ces 2 occasions, les paroles de cette chanson sortaient toutes seules de ma bouche... À propos de Kevin Kevin pleure souvent il demande tout le temps le sein de sa maman et il ne boit pas ça m'a pris au moins 2 semaines avant d'oser le prendre... puis je l'ai pris et j'ai remarqué qu'à chaque fois que je le prends, il s'endort dans mes bras... ça libère sa maman. J'ai demandé à Aïda de me raconter son histoire qu'est-ce qui fait qu'elle est en prison ? et Ricardo a traduit Aïda vivait avec un homme qui la battait elle et ses enfants... « Je l'ai quitté et je suis retournée dans ma famille avec mes enfants... ma famille ne m'aimait pas, je le sentais... ils m'ont mis à la porte... j'étais dans la rue avec mes enfants... un homme m'a offert d'aller rester chez lui et j'ai accepté ». ... il a fait 2 enfants à Carmen Pour aider Aïda, il lui a offert comme moyen de gagner de l'argent, d'agir à titre d'intermédiaire entre le vendeur de drogue et l'acheteur... elle a accepté... et elle s'est fait prendre avec 4 autres personnes. Aïda a assumé la responsabilité de tout sans déclarer le vendeur en ne déclarant pas le vendeur, elle est assurée de ne pas être tuée à sa sortie elle fut arrêtée et mise en prison avec sa fille qui était âgée de 2 semaines. Aïda attend son procès depuis 2 ans déjà...
elle n'a jamais eu de sentence... C'est souvent comme cela que ça
se passe pour les pauvres là-bas... l'avocat fournit par la ville
ne s'occupe pas des gens pauvres. À midi, une cloche a sonné pour nous aviser de partir.
Ricardo s'est éloigné Quand Aïda est venue nous rejoindre au tout début, elle avait préparé 3 sandwichs pour ses 4 enfants.... on a partagé entre nous tous... Ricardo a acheté un Pepsi... partout au Honduras, les gens ne boivent que Coke et Pepsi... Je veux faire quelque chose pour elle... ici à Tegus ou au besoin au Canada, pour qu'elle ait un procès... Au retour, les jeunes ont dormi tout au long du trajet en autobus... Yuviny a dormi dans mes bras... Nicole dans les bras de Ricardo et Kevin dans les bras de sa maman. Arrivés à Belen, j'ai pris des photos... en fait, on se passait ma caméra et chacun prenait des photos c'était ma dernière rencontre avec tout le monde de Belen... elles nous ont invités à dîner avec eux... on a d'abord refusé... puis Ricardo m'a dit : « Je pense que pour eux, c'est important... elles ont préparé un repas spécial pour nous ». On a mangé avec eux... c'est Bessy, la sur de Carmen, qui a cuisiné le repas elle a voulu faire une lasagne... il y avait aussi du riz, des petits pois, du blé d'inde et du Coke diète. Elles étaient bien contentes de nous recevoir elles nous ont dit que c'est la 1ère fois que quelqu'un accepte de manger ici avec eux. Après le repas, elles m'ont donné un cours de danse on a pris d'autres photos puis on a quitté en promettant de leur envoyer des photos. « J'ai eu une préoccupation face à ce travail, tout au long de mon séjour, à savoir : Comment aider / être là sans éteindre la flamme qui anime leurs yeux ? Comment puis-je contribuer à entretenir cette flamme ? et j'y suis restée fidèle..» |
En résumé
ce que retiens de mon séjour au Honduras... - Les yeux sont pétillants
je ne vois pas de dépression
de découragement
et pourtant
les journées sont
longues
les taches sont nombreuses
et les revenus sont minces
les gens sont fiers et dignes
l'accent n'est pas mis sur leur manque
ils ne semblent pas « malades » du moins moralement
ils
dégagent du dynamisme, dans l'accomplissement de leur train train
quotidien
« J'ai visité des villages où les gens portaient la
joie dans leur cur et l'exprimaient tout naturellement
j'ai
aussi visité des villages où la tristesse était tout
aussi présente.» À Belen : En résumé. .. - La nourriture de Sally. À chaque jour, Sally préparait
un repas complet, nourrissant et apprêté avec goût
comme au temps de mon enfance
et à chaque soir, Martin pétrissait
de la pâte
on avait du pain chaud le matin. « Au Honduras, j'ai rencontré des gens accueillants et chaleureux
je me suis fais des ami(e)s partout où je suis passée
j'ai vécu de franches camaraderies.
- Le fait de manquer de vocabulaire pour m'exprimer autant que je l'aurais
souhaiter en espgnol. |
Matière à réflexion pour aller plus loin Réflexion sur la richesse et la pauvreté débutée pendant les derniers jours passés dans le nord du pays La pauvreté et la richesse sont les deux (2) faces d'un même territoire on pourrait les comparer aux deux (2) faces d'une main le dessus représentant la richesse et l'intérieur la pauvreté Pour avoir accès à toute la main et pour jouir de toutes ses possibilités il faut apprendre à la tourner dans un sens comme dans l'autre. Si les pauvres réussissent à voir et à saisir comment
se produit la richesse
ils pourront la produire. « Je sais
je le sais
c'est simple à dire et à
écrire
Comment y arriver ?" |
Le mot de la fin
Je suis rendue à la fin de cette riche expérience de travail humanitaire j'ai vécu des instants précieux des instants magiques j'ai appris du neuf sur moi j'étais venue avec l'intention de partager mes connaissances et ils ont préféré ma personne je prends conscience que je suis plus qu'une professionnelle ma valeur déborde de ma profession. « Je suis venue avec l'intention de partager mes connaissances et ils ont préféré ma personne "
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