PSIJ: Une expérience marquante

Un texte d'Océane Leroux-Maurais, stagiaire PSIJ au Sénégal

En février dernier, j’embarquais dans l’avion, direction Sénégal, pour prendre part à un stage de six mois dans le cadre du Programme de stages internationaux pour les jeunes (PSIJ).  C’est grâce à  Mer et Monde que j’ai eu la chance de réaliser ce merveilleux projet au sein du pays de la Teranga.  En février dernier, j’ai donc délaissé le sirop d’érable, la poutine, le confort de mon lit douillet et surtout le vent froid de l’hiver québécois pour réaliser un mandat en animation, au cœur de l’organisme Unies Vers’Elles Sénégal qui œuvre auprès des femmes vivant avec différentes difficultés ainsi qu’auprès des enfants de la rue.

S’engager dans une telle aventure demande, avant tout, une bonne préparation afin d’être le mieux outillé possible pour l’arrivée sur le terrain. Je dis le mieux outillé possible, bien que l’essentiel s’apprenne rendu sur place, demandant une bonne capacité d’adaptation. Mer et Monde nous donnait une formation prédépart de trois semaines lors desquelles nous parlions du choc culturel, des différentes facettes de la coopération internationale et des particularités de la culture sénégalaise.

Arrivé sur le terrain, c’est là que le stage prend tout son sens. J’intègre ma famille, en marchant un peu sur des œufs, en essayant de bien faire, respectant nos différences de valeurs et coutumes. C’est le moment de s’adapter. De s’adapter à tout! Décalage horaire, nouvelles heures de repas, nouvelle nourriture, nouvelle langue, nouvelle famille, nouveau rythme de vie. Aussi exigeante que l’adaptation puisse être, j’ai rapidement trouvé la sérénité au sein de la culture sénégalaise. Je me sentais, et me sens toujours enivré par un sentiment de bien-être, comme si tout était possible, comme si vivre plus simplement favorisait une facilité dans les défis du quotidien. D’ailleurs, mon stress quotidien s’est envolé pour laisser place au bonheur le plus sincère qui soit. Ce qui a grandement facilité mon intégration, ce sont les enfants! Le soir, lorsque je revenais du travail, je passais la majorité de mon temps avec eux; les aidant dans leurs devoirs de français; ou bien en allant prendre des marches aux alentours de la maison, découvrant ainsi mon quartier. Rapidement, les enfants des maisons avoisinantes se sont joints aux soirées d’apprentissage et nous faisions différents jeux ensemble. Mon père d’accueil parlant très bien français et ayant des philosophies de vie très intéressantes m’a souvent conseillée. Que ce soit autour d’un bon ataya ou bien lors de nos discussions du soir alors que les enfants dormaient, j’ai beaucoup appris de cet homme au travers de sa sagesse et de son parcours de vie des plus mouvementé. Niveau familial, j’ai été plus que comblée, de même qu'au niveau des relations amicales. Certes, certains défis viennent, parfois, teinter les relations interculturelles, notamment la communication, puisque rapidement l’on comprend que les mots utilisés dans notre bon français québécois ont parfois des significations différentes dans le bon français sénégalais. Mais bien souvent, ces différences au niveau de langue se consolidaient dans des éclats de rire face à nos incompréhensions, souvent bien maladroites. Quoi qu’il en soit, je n’aurais jamais cru créer de si bons liens avec les gens locaux, des liens forts auprès de la famille et des liens d’amitié sincère se sont créés au cours de ces six mois de stage.

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Hormis la vie familiale et amicale, j’ai fait mon stage dans le cadre d’un mandat en animation au sein de l’organisme Unies Vers’Elles Sénégal. Mon stage consistait à mettre en place des ateliers et activités pour les jeunes garçons ayant vécu dans la rue de manière à les réinsérer socialement. Ce fut du côté professionnel que j’ai vécu mes plus grands défis au courant de ce voyage. En effet, j’ai trouvé difficile de ne pas être en mesure de réaliser toutes les activités que je désirais, j’ai donc dû travailler mon lâcher-prise. Cependant, je constate que j’ai acquis de nombreuses compétences professionnelles et que j’ai beaucoup travaillé sur ma communication au sein d’une équipe de travail.

À mon retour au Québec, je peux dire que je suis fière d’avoir réalisé ce stage de six mois si loin de chez moi. J’ai beaucoup évolué tout au long de cette expérience, plus qu’enrichissante! J’espère, un jour peut-être, avoir la chance de revenir dans ce merveilleux pays pour revoir ces Sénégalais-e-s qui m’ont tant marquée.

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Le Programme de stages internationaux pour les jeunes de Mer et Monde est financé par Affaires Mondiales Canada.


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