Nicaragua: Un miel pas comme les autres

Par Rachel Vincent, directrice de Mer et Monde au Nicaragua

Deux mois ont déjà passés depuis le départ du dernier groupe QSF du Nicaragua. Voici l'impression que les stagiaires ont laissé sur leur partenaire local et des informations sur les résultats du projet dans cette entrevue avec Reynerio Mongalo, agronome et Carmen Martínez, directrice de Tierra y Vida.

Pouvez-vous résumer le projet réalisé en collaboration avec le groupe QSF 2017?

Tierra y Vida soutient un groupe de producteurs et productrices agroécologiques qui souhaitent développer un nouveau produit, soit le miel d'abeilles mélipones. Les abeilles mélipones sont originaires de la région et se distinguent par l'absence de dards. Il existe de nombreuses espèces d'abeilles mélipones au Nicaragua et elles organisent habituellement leur ruche dans des troncs d'arbres. Les abeilles mélipones sont un fort indicateur de biodiversité, des insectes pollinisateurs essentiels à la production agricole et leur miel est doté de nombreuses propriétés médicinales. Le groupe QSF est donc venu appuyer le groupe de producteurs et productrices agroécologique dans la formation sur l'élevage d'abeilles mélipones, la production de matériel et d'ateliers de sensibilisation, la commercialisation du miel d'abeilles mélipones et la plantation d'espèces d'arbres mélifères dans la région.

Comment décrivez-vous en quelques mots le groupe que vous avez reçu cette année?

C'était un groupe de jeunes très engagé(e)s envers le projet et qui ont pris leur rôle au sérieux. Ils-elles se sont très bien intégré(e)s à l'organisation et nous avons vraiment senti qu'ils-elles faisaient partie de l'équipe durant leur séjour. Les stagiaires n'ont pas hésité à appuyer d'autres activités qui sortaient du cadre du projet tels qu'un marathon écologique et une fin de semaine de réflexion pour les jeunes du mouvement Cipaltonal, un groupe local de jeunes qui organise des activités de sensibilisation à l'environnement au sein de leurs communautés.

Comment ont-ils interagi avec les familles qui les ont accueillies?

Ils ont fait beaucoup d'efforts pour s'intégrer à la communauté qui les a accueillis. Ils n'ont pas hésité à participer aux tâches domestiques dans leur famille d'accueil et ont démontré beaucoup d'intérêt envers les coutumes locales, entre autres, les spécialités culinaires! D'ailleurs, le groupe a  organisé un événement de dégustation de plats québécois pour le jour de la St-Jean-Baptiste, ce qui fut très apprécié par leurs hôtes.

Les résultats espérés du projet ont-ils été atteints?

Tout à fait! Nous avons planté plus de 2000 arbres mélifères dans trois communautés différentes, dans les écoles, sur des terrains communautaires ainsi que sur les terres des membres du groupe de producteurs et productrices agroécologique. Nous avons réalisé des ateliers sur l'élevage des abeilles mélipones et sur l'entrepreunariat en plus de produire du matériel d'information, de sensibilisation et de promotion sur le sujet.

Au-delà de ces résultats, le projet a aussi permis à Tierra y Vida d'élargir son réseau de contacts et de faire des liens avec toutes sortes d'acteurs qui s'intéressent au thème des abeilles mélipones. Par exemple, le Musée Régional Écologique souhaite mettre sur pied une exposition sur ces abeilles bien de chez-nous. Nous avons également signé une entente avec un centre de recherche universitaire dans le but de réaliser plusieurs recherches-action en collaboration avec le groupe agroécologique.

Comment comptez-vous donner suite au projet maintenant que le groupe est parti?

Les jeunes du mouvement Cipaltonal poursuivent le travail de reforestation dans les communautés et de sensibilisation dans les écoles. Pour sa part, Tierra y Vida accompagne le groupe de producteurs et productrices agroécologiques dans sa réflexion sur la formalisation du groupe en une entité commerciale et sur la nécessité de donner une valeur ajoutée à ses produits pour faciliter la commercialisation.


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