Deux cultures, un même souhait pour l’éducation

Par Ève-Marie Morin-Ouellette, stagiaire du Programme de stages internationaux pour les jeunes

En septembre dernier, j’ai eu la chance d’assister à une formation sur la dette donnée par Jean-Baptiste Ndiaye, coordonnateur pédagogique de la formation à Mer et Monde. Lors de cet atelier, on nous a posé la question suivante : « Si vous étiez des dirigeant(e)s du Canada et que nous devions couper dans certains secteurs pour payer votre dette, dans quels secteurs éviteriez-vous de couper? ». La réponse a été unanime : les onze personnes assistant à cette formation ont nommé la santé et l’éducation.

Vous savez, le Sénégal est un pays qui a dû réduire ses dépenses publiques afin de payer sa dette, comme l’exige le programme d’ajustements structurels du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. En effet, j’ai appris que dans les années 80, ce pays a été contraint de réduire ses dépenses en santé et en éducation. Les deux secteurs que nous avons mentionnés, nous stagiaires, comme ceux que nous ne devions pas toucher. Les secteurs les plus importants.

Quand j’ai appris que j’avais été sélectionnée pour réaliser un stage de 6 mois en éducation au Sénégal, je m’attendais à travailler dans des conditions extrêmement difficiles. J’avais un peu peur.

Aujourd’hui, cela fait deux mois que j’enseigne dans une classe de niveau préscolaire située dans le village de Diassap et je réalise que mes peurs n’étaient pas du tout fondées. Clémence Diop et Marie-Colette Wade, les deux enseignantes avec qui je travaille en classe, partagent les mêmes valeurs que moi : l’éducation est un domaine important pour elles. Nous voulons la réussite de nos élèves, nous voulons qu’elles et ils apprennent au meilleur de leurs capacités, qu’elles et ils grandissent, développent leur confiance, apprennent à socialiser, à s’ouvrir et soient fier(e)s de leur personne. Deux différentes cultures, les mêmes buts.

J’irai même jusqu’à dire que le Sénégal et le Québec se ressemblent beaucoup sur certains points relatifs à l’éducation. Les enjeux sont très semblables : des coupes budgétaires ont été faites et amènent une pénurie de main-d’œuvre, un manque de classes, un sentiment d’impuissance face aux élèves avec des besoins particuliers qui sont inclus dans les classes régulières et des enseignant(e)s parfois contraint(e)s d’enseigner deux niveaux à la fois. Or, je nous entends souvent, nous les Québécois(e)s, parler et avoir cette idée préconçue que notre système d’éducation est supérieur à celui des pays du monde majoritaire (pays en développement), mais l’est-il vraiment?

Si je fais un comparatif, oui, nous avons plus de ressources matérielles, mais les problèmes restent similaires et nuisent au développement des enfants et à la motivation des enseignant(e)s. Je pense que notre système éducatif n’est pas supérieur, mais semblable. Je souhaite donc qu’en 2019, les haut(e)s dirigeant(e)s comprennent l’importance de l’éducation, l’importance du personnel enseignant et des enfants, car elles-ils forment l’avenir. Bref, je souhaite qu’on arrête de couper dans ce secteur et qu’on croie enfin en notre jeunesse, en un monde meilleur.

 

 

Pour en savoir plus sur le Programme de stages internationaux pour les jeunes, financé par Affaires mondiales Canada, consultez le lien suivant.


Subscribe to Syndication