Accompagner un groupe du secondaire

L’été dernier, Guylaine Deschênes a accompagné un groupe de 11 élèves de secondaire 4 et 5 de la Polyvalente Hyacinthe-Delorme dans un premier stage d’initiation à la coopération internationale au Sénégal.

Les préparatifs

Éducatrice spécialisée de formation, c’est avec son collègue Frédéric Gagnon, enseignant en adaptation scolaire, qu’elle a été sélectionnée par son école pour soutenir et accompagner le groupe, une expérience qu’elle souhaitait faire depuis longtemps : « Accompagner un groupe comme ça, c’était un de mes rêves. Plus jeune, j’aurais tellement aime faire un stage de coopération! »

Un stage comme celui que le groupe a vécu a été un processus de longue haleine : il y a d’abord eu le recrutement des élèves, les rencontres hebdomadaires qu’ils organisaient à l’école, les activités de collectes de fonds avec le groupe, tout en participant aux formations prédépart. « Ca été une année bien remplie, mais heureusement qu’on l’a fait. La formation de Mer et Monde durant les fins de semaines a servi à créer et renforcer des liens dans le groupe et à nous préparer à ce qu’on allait vivre au Sénégal. On part avec très peu de connaissances au départ.  On pense qu’on sait, mais on réalise qu’on ne savait pas! Cette formation-là est nécessaire à tous les niveaux. »

L’expérience dans le pays d’accueil

Arrivé(e)s au Sénégal, c’est par Hélène Sarr, accompagnatrice de l’équipe terrain, que le groupe a été encadré durant toute la durée de son séjour. L’arrivée et l’adaptation dans le pays d’accueil s'est fait pas à pas : « La première journée au village fut la plus difficile, mais ça s’est quand même bien passé. Il fallait donner du temps aux jeunes, pour l’intégration. Chacun a pris le temps qu’il lui fallait et à la fin tout le monde est reparti avec le sourire. »

Dans la communauté de Baback, le groupe a collaboré à un projet de courte durée avec les gens de la communauté : celui de la rénovation et de la peinture d’une salle de classe. Guylaine Deschênes souligne l’accueil bienveillant reçu dans les familles d’accueil, l’implication des personnes-ressources du village et la présence continue de l’équipe terrain, des facteurs qui ont facilité l’intégration du groupe et la réalisation du projet.

Avec son collègue, elle estime avoir formé une équipe solide et complémentaire, tant dans leurs approches que dans leurs expériences.  Tout au long du processus de stage, leurs rôles ont été variés : «C’était de nous assurer que nos jeunes aillent bien, qu’ils aient conscience de ce qu’ils vivaient, de garder une unité dans le groupe et qu’ils s’impliquent activement dans le projet. On leur disait : « On veut vivre le stage AVEC vous. Notre rôle n’est pas seulement d’être l’autorité, mais de vous accompagner. » »

Les apprentissages au retour

Environ 2 mois après leur retour au Québec, le groupe s’est retrouvé pour faire une relecture du stage qu’ils avaient vécus et réfléchir aux apprentissages réalisés lors d’une formation retour, animée par les formateurs et formatrices de Mer et Monde. Suite à cette journée, Madame Deschênes a pris conscience que les jeunes avaient beaucoup travaillé sur eux-mêmes, par exemple sur leurs attitudes envers leur famille au Québec, sur ce qu’ils exigent de leur parents. L’expérience d’entraide et d’accueil que les stagiaires ont vécu au Sénégal leur a ouvert une porte pour apprécier davantage leurs relations ici. Quant à elle, le stage lui a permis de valider certaines forces qu’elle connaissait d’elle-même, mais quelle a pu actualiser là-bas: sa bonne capacité d’adaptation, son ouverture à l’autre, l’écoute et le non jugement.

Aux enseignant(e)s ou professionnels de l’école qui pensent se lancer  dans un projet comme celui-ci, Guylaine Deschesnes a ces quelques mots : « Il faut partir avec une ouverture complète, peu importe l’expérience et le  bagage qu’on a comme adulte, on se dire qu’on va découvrir et apprendre beaucoup de choses. Aussi, il faut réaliser qu’on ne peut pas avoir le même impact sur tous les jeunes. Il faut accepter le lien avec eux, ne pas le provoquer, être dans le respect. (…) Il ne faut pas avoir peur de s’investir, en temps et humainement. J’ai adoré cette expérience là et je la souhaite à plein de gens, il faut oser. »

 


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