Parler de violence familiale

La semaine dernière, notre directrice terrain, Rachel Vincent, a effectué une mission de mi-stage au Costa Rica afin de visiter Nicolas Vazeille, juriste, étudiant au certificat en coopération internationale à l'Université de Montréal, qui effectue présentement son stage auprès de MUSADE, une organisation qui lutte contre la violence familiale et qui vise à faire reconnaître la problématique comme un enjeu de santé publique national.

L'équipe de MUSADE était emballée par la présence de Nicolas qui, à travers quelques activités réalisées, a réussi à créer un lien privilégié avec les femmes. Jacqueline, une psychologue de l'organisation, racontait d'ailleurs qu'il était rare de voir un stagiaire homme développer un lien de confiance aussi fort avec les participantes.

Voici ce que Nicolas a à raconter de son expérience de travail avec les femmes :

« Dans le cadre de mon stage avec MUSADE, il était prévu que j’anime des ateliers socio-éducatifs sur les droits humains. Dès la première semaine, ce fut le cas. Je me suis rendu à Najanro, un village proche de San Ramón, là où je suis basé. La mairie prête une salle à MUSADE chaque mois pour que l’association donne un atelier aux femmes qui viennent.

Natalia, une volontaire costaricienne m’accompagne pour la co-animation de l'atelier. Elle et moi avions prévu de présenter les droits humains de manière interactive, à l’aide de petits jeux et d’activités dynamiques. En effet, nous ne connaissons pas le niveau académique des participantes et c’est la première fois que nous animions un atelier avec elles.

Mais tout ne se passe pas comme prévu et au cours de la séance, l’atelier a changé d’orientation. Les femmes ont commencé à participer activement en livrant leurs expériences personnelles, souvent très éprouvantes. J’ai alors compris que les ateliers n’avaient pas forcément pour but de donner une formation aux femmes, mais plutôt de leur permettre de disposer d’un espace de liberté pour s’exprimer, partager, discuter et se soutenir. Je me suis tenu un peu à l’écart et me suis contenté d’écouter. Je pense que c’est important de laisser les participantes s’exprimer, car dans la vie quotidienne elles n’ont pas toujours cette opportunité. Ne maîtrisant pas parfaitement l’espagnol, je ne voulais pas non plus risquer d’être mal compris ou maladroit dans mes paroles. Cette journée a été particulièrement enrichissante pour moi et m’a permis de changer ma façon d'aborder les droits humains dans les groupes que j'ai animés par la suite. »


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