L'expérience nicaraguayenne de stagiaires en médecine et psychologie

Kristina s’apprête à boucler ses valises. Demain, elle fera des adieux à la famille d’Elba, Rosita, Ángel, Lucía et bien d’autres encore, devenue sienne durant les deux derniers mois passés au Nicaragua. La jeune stagiaire de 21 ans, arrivée à Jinotepe au mois de mai en compagnie de Louis-Charles, autre étudiant en psychologie, n’aurait pas pu espérer une expérience plus heureuse et formatrice. Son stage s’est déroulé dans l’organisation Aprobenir, située à Jinotepe. Il s’agit d’une institution scolaire non gouvernementale offrant des opportunités d’apprentissage à des jeunes en difficulté et à risque. L’organisation Aprobenir, qui compte dans son équipe deux psychologues (dont l’une assume la fonction de directrice), veille à offrir un accompagnement particulier à ces jeunes vulnérables et souvent malmenés par la vie.

Ainsi, dans le cadre de son stage, Kristina a pu participer aux différentes activités menées par les psychologues pour assurer le suivi des élèves : élaboration de fiches de suivi, entretiens individuels, tests psychologiques, visites familiales à domicile, causeries à caractère socio-éducatif, observation des classes de primaire et de secondaire, organisation et participation à des activités récréatives, et encore bien d’autres tâches diversifiées. L’équipe d’Aprobenir a en effet démontré une grande ouverture face à l’arrivée des deux stagiaires (Louis-Charles ayant effectué 2 jours de stage par semaine dans la même organisation), et un désir débordant de leur permettre d’apprendre de ce contexte nouveau, tout mettant à profit les compétences des deux jeunes gens. « Pour moi le stage a représenté une opportunité nouvelle, celle d’avoir accès à des activités auxquelles je n’aurais pas eu accès au Québec, étant donné mon niveau académique ». Une occasion de passer de la théorie à la pratique, et le tout dans un contexte interculturel certes complexe, mais aussi fascinant.

La rencontre de Kristina avec le peuple nicaraguayen, et plus spécialement avec sa famille, peut être résumée en un mot : « un coup de foudre »! L’étudiante parle du « match parfait » avec cette famille nombreuse qui l’a accueillie le plus naturellement du monde, et les longues discussions animées qui se déroulent chaque soir dans la maison familiale en témoignent sans l’ombre d’un doute. A l’approche du grand départ, Kristina semble déjà nostalgique des petits détails qui font toute la particularité d’une culture… « Le fait de toujours saluer les gens dans la rue même quand on ne les connaît pas. Pour moi cela fait partie des détails qui embellissent ma routine ici! ».

L’expérience de David n’a pour sa part pas encore atteint la moitié de sa durée, et lui  réserve probablement bien des surprises. Arrivé au Nicaragua au mois de juin en même temps que 4 autres étudiantes en médecine, le jeune homme a rapidement fait connaissance avec la famille d’accueil et son milieu de stage, dans le coin de Nindirí, une jolie petite ville avoisinant Masaya, le berceau de folklore nicaraguayen. Muni de l’entregent qui le caractérise, David n’a eu aucun mal à briser la glace avec la famille d’Alberto, un pasteur évangélique connu de tous à Nindirí.

David effectue son stage dans le Centre de santé de Nindiri, un équivalent du CLSC québécois. Il est amené à collaborer autant avec les médecins qu’avec les infirmières, de même que sa collègue Émilie, qui fait son stage au même endroit. Après un peu moins de 2 semaines passés dans le centre de santé, David a déjà eu la possibilité d’assister aux consultations sans rendez-vous aux côtés de médecins, en observant la plupart du temps, et parfois en participant à l’examen clinique et au questionnaire du patient. Il a en été de même avec les consultations de suivi de grossesse, dans un pays où le taux de grossesse chez les adolescentes explose. Par ailleurs, David a aussi passé une journée dans la petite salle d’urgences, où se réalisent les soins de plaie, les sutures, etc. Il aura sans aucun doute bientôt la chance de pouvoir assister le personnel soignant dans les autres activités programmées par le centre de santé, tel que fût le cas de certaines de ses collègues étudiantes, qui ont accompagné les médecins à l’occasion de journées de vaccination en zones rurales, ou encore les campagnes d’assainissement des bassins d’eau chez les particuliers, afin de lutter contre la reproduction des moustiques transmettant les virus de la dengue ou du chikungunya.

Lorsqu’on l’interroge sur les apports de ce stage universitaire, il souligne l’aspect pratique de ce dernier : « on m’enseigne comment interagir avec le patient, à évaluer les symptômes, choisir un traitement ». Après quelques journées de travail, le plus marquant pour David est « que les professionnels de santé nicaraguayens sont très débrouillards. Ils parviennent à fournir des soins de santé de qualité en dépit du fait que le Nicaragua est l’un des pays les pauvres d’Amérique latine. Ils font tout ce qu’ils peuvent avec les moyens qu’ils ont ».

Le stage portera ses fruits au niveau professionnel, à n’en pas douter. Mais le jeune stagiaire revient également sur la plus-value de son expérience, la vie en famille. « Ma famille insiste pour me faire découvrir la culture du pays, le folklore, des choses traditionnelles que je n’aurais pas découvertes autrement. Les Nicaraguayens sont fiers de leur culture ».  David a même été inscrit par sa famille à un cours de danse folklorique, auquel il assiste chaque semaine! « J’ai un coup de cœur pour ma famille. Ils sont généreux, sympathiques. La grand-mère est déjà nostalgique à l’idée que je m’en aille ».  Mais avant d’en arriver là, il lui reste encore une foule de beaux moments à vivre, c’est certain!


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