Éducation spécialisée: comprendre plutôt que juger

À la fin de 2017, un groupe de Techniques d’éducation spécialisée du Cégep de Victoriaville, composé de 10 étudiantes et de 2 enseignantes, est allé au Sénégal afin d’y réaliser un stage crédité d’observation et d’expérimentation d’une durée de 3 semaines.

Le stage visait le développement d’attitudes et de compétences nécessaires à la pratique de leur profession: l’analyse d’une personne, la création d’outils d’intervention, la capacité à s’ouvrir à l’autre, etc.  À cette occasion, les étudiantes ont eu la chance d’intégrer deux milieux soit le Centre de Sauvegarde de Thiès – un centre accueillant des adolescents de 12 à 18 ans en danger moral ou ayant des difficultés académiques importantes – ainsi que l’Institut National d’Éducation et de Formation des Jeunes Aveugles (INEFJA). En collaboration avec des éducateurs et éducatrices sénégalais(e)s ainsi que leurs enseignantes, les étudiantes ont mis en place des outils d’intervention adaptés au contexte sénégalais et ont pu discerner la portée de leurs interventions et leurs impacts directs sur les jeunes.

Pour Isabelle Fortier, enseignante en éducation spécialisée et l’une des accompagnatrices du groupe, vivre un stage en contexte culturel différent a certes permis aux étudiantes de tester leur capacité d’adaptation personnelle et professionnelle : « En stage au Québec on est beaucoup dans l’action, mais au Sénégal il fallait prendre du recul, analyser davantage pour faire des initiatives réfléchies. Cela prend plus de temps, mais c’est normal et souhaitable. »

Le groupe étant revenu au Québec avant la période d’examens et le temps des fêtes, leur rencontre bilan et la formation d’intégration auront lieu dans les semaines à venir. Les enseignantes pourront alors mieux mesurer la portée des apprentissages réalisées par leurs étudiantes. Chose certaine, ces dernières pourront réinvestir les habiletés interculturelles qu’elles ont acquises dans le futur. Par exemple, elles auront plus tard un cours et un stage d’intervention en contexte multiculturel. Victoriaville accueille beaucoup de personnes immigrantes et les futures éducatrices seront appelées à intervenir auprès des enfants nouvellement arrivés au Québec ou de leurs parents.

Est-ce qu’un stage à l’international apporte une valeur ajoutée à la formation des étudiant(e)s? Quand on lui pose la question, Isabelle Fortier réponds d’une manière convaincue: « Vraiment, oui. Pour devenir éducateur, il faut comprendre plutôt que de juger. C’est une des plus belles qualités que peut avoir un éducateur et c’est ce qu’on est allé chercher au Sénégal. »


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