Arrivée de nouvelles stagiaires au Nicaragua

Par Thinat Getu, stagiaire du Programme de stages internationaux pour les jeunes

Mon nom est Thinat et je fais partie de la première cohorte du Programme de stages internationaux pour les jeunes (PSIJ) envoyée au Nicaragua pour séjourner 6 mois à Jinotepe *.

À cause de la situation sociopolitique dans le pays (calme, mais demandant une attention particulière), nous logeons dans la maison Mer et Monde avec la co-directrice terrain, Andrea. Nous sommes trois à cohabiter dans cette maison située pas très loin du centre de cette petite ville, qui a une population d’environ 52 000 habitants.

Bien que nous habitions dans la maison Mer et Monde, l’organisation est consciente de l’importance de la valeur familiale, par conséquent je dîne chaque midi durant la semaine avec une famille merveilleuse avec laquelle j’ai déjà commencé à tisser des liens. Ma maman nicaraguayenne me cuisine des plats typiques pour que je puisse découvrir et savourer dans les 6 mois qui suivent tous les aliments que le pays peut nous offrir. Le plus gros défi pour moi est de rester éveillée après un dîner aussi délicieux! Avec le soleil qui tape si fort l’après-midi durant la marche pour retourner au bureau et continuer à travailler jusqu’à 17h. Non, on n’est pas en Espagne, les Nicaraguayen(ne)s n’ont pas cette culture de « siesta » après avoir mangé. Ils vont directement à leur lieu de travail.

Mais bon, je m’y habitue petit à petit parce que je travaille avec deux collègues incroyables de l’organisme Libros para niños. Nous sommes une toute petite équipe, ce qui d’ailleurs renforce ce rapprochement et cette confiance entre nous. Libros para niños, a pour mission de promouvoir la lecture chez les enfants dans plusieurs communautés nicaraguayennes ainsi que de susciter l’amour de la lecture. Depuis mon arrivée, j’ai assisté à plusieurs sorties dans diverses communautés, mais la majorité du temps, je reste au bureau pour travailler sur mon mandat de stage: développer une stratégie de recherche de fonds pour l’organisme. Mon mandat est spécifique à la gestion de projet et me fait découvrir le monde de la coopération internationale. J’ai la chance de collaborer avec une organisation qui fait non seulement du travail dans les bureaux, mais aussi du travail terrain. Ceci m’a permis, au début de mon stage, de voir la réalité de la vie nicaraguayenne et comprendre les réels besoins de l’organisme.

Bien que nous vivions dans la maison Mer et Monde, un organisme canadien, nous sommes au Nicaragua, ce qui signifie que j’ai dû m’adapter à toutes les nouveautés du pays. Je me suis vite rendue compte que les douches chaudes étaient pratiquement inexistantes au Nicaragua, du moins à Jinotepe, que ce soit pour la chaleur ou le coût d’installation pour avoir accès à l’eau chaude.

Il m’a donc fallu une bonne semaine pour m’habituer à prendre ma douche le matin avec de l’eau froide ! Le soir, comme il y a souvent des coupures d’eau, on a toujours un gros bac rempli d’eau à notre disposition. Petite anecdote : Comme j’ai du mal à laver mes cheveux avec de l’eau très froide, je vais très souvent au salon de coiffure situé à une rue de chez nous pour me faire laver les cheveux. Je connais toutes les personnes qui travaillent là-bas maintenant !

Jinotepe reste quand même une ville dans laquelle on aperçoit très peu de touristes - voire pas du tout - ce qui fait que je me sens beaucoup plus regardée qu’à l’habitude. Ça reste tout de même un regard de curiosité et non de méfiance. Les nicaraguayen(ne)s veulent qu’on découvre leur pays, leurs plats traditionnels, leurs coutumes, leur manière de vivre. Ils et elles sont prêt(e)s à t’inviter chez-eux sans même te connaître. Leur cœur est grand et ils ne veulent pas que l’étranger reste avec la mémoire de la crise politique de 2018. Les gens veulent nous montrer que les choses sont en train de changer et qu’ils gardent espoir.

 

* Pour l'instant, seuleument les stages PSIJ sont réalisés au Nicaragua.

 


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